Les difficultés d’apprentissage

Avant de plonger dans le vif du sujet, je souhaite revenir sur la théorie reliée au sujet de cette rubrique. Pour ce faire, je vous propose d’abord une courte lecture qui est un bon résumé de ce qu’est une difficulté ou un trouble d’apprentissage.


La théorie

Les difficultés et les troubles d’apprentissage.

Transmis par l’équipe de la Clinique d’Évaluation Neuropsychologique et des Troubles d’Apprentissage de Montréal (www.centam.ca), dirigé par Dave Ellemberg, Ph.D.

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Qu’est-ce qu’un trouble d’apprentissage ?

Un trouble d’apprentissage correspond à un dysfonctionnement pouvant affecter l’acquisition, la compréhension, l’utilisation et le traitement de l’information verbale ou non verbale.

Les troubles d’apprentissage peuvent être liés à un fonctionnement partiel du cerveau plus difficile et de cause génétique, neurologique ou suite à un dommage cérébral. En aucun cas, ils peuvent être en lien avec un manque de motivation, un enseignement inapproprié ou à des conditions socioéconomiques défavorisées, même si ces différents facteurs peuvent rendre l’apprentissage encore plus ardu.

Bien que la personne atteinte d’un trouble d’apprentissage ait de bonnes capacités intellectuelles, il en ressort des problèmes tant au niveau scolaire, professionnel que social. Cette personne peut ressentir de réelles difficultés dans l’exécution de certaines tâches alors qu’elle peut exceller dans d’autres. Ceci n’est donc pas lié à l’intelligence mais bien à une carence dans le traitement de l’information et à la présence de troubles spécifiques.

« L’expression « troubles spécifiques » est un terme qui réfère à un ensemble hétérogène de difficultés persistantes. Les troubles spécifiques se manifestent par des difficultés dans un ou plusieurs processus nécessaires au développement, à l’utilisation ou à la compréhension du langage. À cet égard, les manifestations suivantes sont observables tant au niveau des apprentissages prévus dans le programme de français langue maternelle que de celui de mathématique :

  • difficultés au niveau de l’habileté à lire;
  • difficultés au niveau de l’habileté à écrire;
  • difficultés au niveau de l’habileté à communiquer oralement;
  • difficultés au niveau de la conceptualisation ou du raisonnement.

« Ils peuvent consister en des difficultés de nature constitutionnelle, souvent associées à des formes diffuses de dysfonction neurologique, entraînant des déficits majeurs au chapitre de l’attention, certaines difficultés telles que la dyslexie, la dysorthographie, des problèmes langagiers importants et des troubles auditifs centraux. (…) ».

QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE UN TROUBLE D’APPRENTISSAGE ET UNE DIFFICULTÉ D’APPRENTISSAGE ?

Les troubles d’apprentissage sont généralement persistants et permanents. Ils ne sont pas liés à l’intelligence de la personne et une intervention adaptée est nécessaire afin de s’adapter et d’améliorer les troubles rencontrés.

Les difficultés d’apprentissage sont des obstacles à l’apprentissage qui sont généralement temporaires et peuvent être en lien avec ce que la personne peut vivre comme des comportements inadéquats et des conditions socioaffectives difficiles. Lorsque le nécessaire est fait afin d’éliminer les éléments en cause, la personne retrouve généralement un niveau d’apprentissage adéquat.

POURQUOI UNE ÉVALUATION DES TROUBLES D’APPRENTISSAGE ? QUE PEUT-ON FAIRE PAR LA SUITE ?

Les troubles rencontrés perturbent l’apprentissage et le comportement des personnes. On note alors des résultats faibles dans une ou plusieurs matières malgré un travail et un effort considérables. Dans ce cas, si l’on n’apporte pas les solutions adéquates, les troubles d’apprentissage peuvent parfois, chez les enfants, se traduire par des échecs scolaires. On pourra alors, dans certains cas, noter une baisse de l’estime de soi, l’enfant perdant confiance en lui et se considérant en deçà de ses pairs. Ainsi, plutôt que de ressentir une certaine frustration par rapport aux difficultés rencontrées, les parents doivent l’aider à accroître ses aptitudes.

Un dépistage rapide grâce à une évaluation neuropsychologique appropriée peut aider l’enfant ou l’adulte à comprendre l’origine de ses troubles d’apprentissage. On pourra ainsi définir et préciser la nature du trouble d’apprentissage et apporter des solutions appropriées. Il pourra ainsi s’adapter et apprendra à contourner ses faiblesses par l’utilisation de ses forces. Ceci lui permettra alors de connaître des succès aussi bien sur le plan scolaire, professionnel ou social et ainsi favoriser son estime de soi.

Il est donc important de tenir compte du style d’apprentissage qui ressortira de l’évaluation neuropsychologique. Celle-ci permettra d’orienter et d’assurer la réussite de l’aide apportée grâce à des interventions mises en place à la maison, à l’école ou dans le milieu de travail. Cette aide peut passer par des accommodations (c.-à-d. aménager le milieu scolaire ou professionnel au besoin de la personne, déterminer des arrangements avec les enseignants afin d’optimiser les chances de réussite de l’enfant, …) ou des rééducations (c.-à-d. aller chercher chez des professionnels les ressources nécessaires).

QUELS PEUVENT ÊTRE LES SIGNES D’UN TROUBLE D’APPRENTISSAGE ?

Les troubles d’apprentissage sont remarqués par des retards dans le développement ou par un dysfonctionnement sur un ou plusieurs aspects neuropsychologiques tels:

  • l’attention
  • la mémoire
  • le raisonnement
  • la conceptualisation
  • la planification
  • l’organisation
  • la vitesse de traitement ou d’exécution
  • la coordination
  • la communication
  • la lecture
  • l’écriture
  • l’orthographe
  • le calcul.

Il est cependant important de comprendre que les troubles d’apprentissage n’influent pas seulement sur les matières scolaires mais peuvent également avoir des répercussions sur tous les aspects de la vie comme la relation avec les pairs, des difficultés dans les activités ainsi que dans les capacités de communication.


La pratique

Interventions et outils

L’utilisation de la technologie dans nos pratiques pédagogiques.

J’ai eu la chance de vivre l’expérience d’avoir plusieurs élèves ayant une difficulté grave d’apprentissage ainsi que des élèves ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ou un problème de comportement grave. Ces élèves avaient une capacité d’attention limitée et un besoin de soutien constant. L’utilisation des technologies m’a permis de mettre mon énergie sur d’autres élèves car cet outil favorisait l’autonomie et la stimulation de ces deux élèves. Les générations actuelles apprennent différemment et je crois fermement que les nouvelles technologies apportent énormément de positif dans la démarche d’apprentissage de l’élève.

  1. La neutralité de l’outil informatique facilite la médiation
    L’enfant accepte mieux les « jugements négatifs » de la machine sur son propre travail.
  2. L’ordinateur est un outil de différenciation pédagogique. Il offre aussi l’immense avantage de la correction immédiate et renforce par là l’autonomie des élèves.
  3. La souplesse des outils numériques facilite le travail de l’apprentissage.
    Le droit à l’erreur est au coeur du processus d’apprentissage, il suppose la production, la possibilité de revenir sur ses erreurs.
    Le numérique rend possibles, faciles et indéfinies les corrections. Des chercheurs pensent qu’il serait nécessaire, pour certains des élèves, de leur apprendre immédiatement l’écriture par l’ordinateur.
  4. Pour la quasi-totalité des enfants, les nouvelles technologies présentent un avantage magique : la capacité d’attention soutenue est fortement augmentée, du fait de l’écran, de l’interactivité.
  5. L’univers informatique, en particulier logiciel, est un univers structuré. Il suppose que l’on obéisse à un certain nombre de procédures, de l’allumage à l’organisation logicielle. Ce caractère joue un rôle positif : il imprègne les enfants, à condition que l’usage soit régulier. Ainsi, l’outil informatique introduit des effets structurants pour l’enfant démuni.
  6. L’outil informatique permet à l’enfant de visualiser le processus mental qu’il n’arrive pas à soutenir. L’ordinateur devient un appareillage de la pensée.

journal

Définition clinique:

http://www.centam.ca/trouble_apprentissage.html

 

Le programme Attentix d’Alain Caron pour développer l’attention en classe et ainsi prévenir les difficultés d’apprentissage.

http://www.attentix.ca/psychologie-enfant/index.cfm

Quelques stratégies et gestes gagnants pour favoriser la réussite des élèves en lecture et dans d’autres domaines.

  • Enseigner les stratégies de façon explicite: modelage, pratique guidée, pratique coopérative, pratique autonome.
  • Se donner une démarche commune au niveau de l’école et des points de repère communs tels que les critères d’évaluation, les attentes de fin de cycle et les échelles de niveau de compétence.
  • Stimuler les élèves avant une lecture (mise en situation, activation des connaissances).
  • Faire l’objectivation avec les élèves de différentes façons et tout au long de la démarche.
  • Fréquenter les bibliothèques de l’école et du quartier et faire des liens avec celles-ci.
  • Valoriser les efforts, pas seulement les réussites.
  • Donner des consignes simples et courtes.
  • Utiliser des aide-mémoire lors de l’étude:
L’étude active
Pour mieux apprendre mon vocabulaire:

  • Je regarde le mot.
  • Je sépare le mot en syllabes.
  • J’épelle le mot en l’écrivant.
  • Je cache le mot et je l’écris dans mon cahier.
  • Mes parents peuvent me donner une dictée.
Pour mieux apprendre mes tables:

  • Je choisis un nombre restreint d’équations (+, -, X ou ÷), selon ce que j’ai à étudier.
  • Je les apprends par bloc de cinq.
  • Je récite chacune des équations de mon premier bloc en les regardant, en les disant et en les écrivant.
  • Quand j’ai terminé mes blocs, je les transcris dans mon cahier.
Pour mieux apprendre une règle de grammaire:

  • Je regarde la règle en la disant et en l’écrivant.
  • J’écris la règle de mémoire dans mon cahier d’étude.
  • Je formule des exemples afin de mieux intégrer la notion de grammaire.
Pour mieux intégrer une notion de mathématique:

  • Je regarde la notion en la disant et en l’écrivant.
  • Je l’explique dans mes mots à une autre personne (parent, frère, soeur) en lui donnant un exemple.
  • Lorsque je fais des exercices, je peux dire tout haut ma démarche.
Pour mieux retenir la nature des mots (noms, verbes, adjectifs, pronoms…)

  • Je prends une liste de mots et je les regroupe par catégorie (noms, verbes, pronoms…).
  • Je lis les mots à haute voix en disant leur catégorie.
  • J’écris les mots et leur catégorie dans mon cahier.
  • Je compose des exemples.
Pour mieux intégrer mes apprentissages en religion, en univers social ou en sciences.

  • Je compose des questions.
  • Je fais des tableaux pour m’aider à apprendre.
  • Je regarde, je dis et j’écris ce que j’ai à apprendre.
  • J’essaie de réciter mes apprentissages dans mon cahier d’étude.
  • Présenter les objectifs d’apprentissage aux élèves.
  • Placer les élèves en projet d’apprentissage.
  • Faciliter l’autocorrection.
  • Aider les élèves à se constituer des banques de stratégies, un cahier de méthodologie du travail intellectuel, etc.
  • Alléger la tâche des élèves en difficulté, soit sur le plan de la longueur ou sur le plan de la complexité de la tâche.
  • Ajuster les échéanciers en fonction de la vitesse d’apprentissage des élèves.
  • Enseigner par sous-groupes.
  • Offrir des cliniques, des périodes « rendez-vous » aux élèves afin qu’ils s’inscrivent eux-mêmes aux explications de l’enseignante.
  • Avoir du matériel de manipulation en permanence dans la classe.
  • Créer des dyades d’entraide dans la classe, basées sur les compétences différentes.

Dix raisons pour lesquelles un(e) enseignant(e) devrait lire à ses élèves.

par Jerry L. Johns, Université Northern Illinois

  1. Stimuler le développement du langage.
  2. Encourager le passage de la communication orale à la communication écrite.
  3. Démontrer que la lecture apporte du plaisir.
  4. Indiquer que le langage écrit est une source de sens.
  5. Axer l’intérêt sur des livres.
  6. Encourager l’échange d’idées suite à une lecture.
  7. Créer des attitudes positives face au langage écrit.
  8. Favoriser l’écoute attentive.
  9. Servir de modèle.
  10. Établir une communication.

ordilecteur

Dix raisons pour lesquelles un(e) apprenant(e) devrait lire silencieusement tous les jours.

par Jerry L. Johns, Université Northern Illinois

  1. Développer une habitude de lecture.
  2. Permettre la pratique de diverses techniques de lecture.
  3. Encourager l’amour de la lecture.
  4. Rendre la lecture importante.
  5. Familiariser les apprenants à divers types de discours.
  6. Encourager le choix approprié de textes.
  7. Développer le goût de la lecture.
  8. Favoriser la liberté de choix de textes à lire.
  9. Créer une ambiance calme dans la classe.
  10. Développer le plaisir de lire.